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21 décembre 2009 1 21 /12 /décembre /2009 11:07

Selon GEAB on retrouve une thématique déjà utilisée en mars 2009, au moment où la presse relayait massivement que l'Europe de l'Est allait emporter le système bancaire européen et l'euro dans une crise majeur, de sorte que les capitaux "peureux" se réfugient sur le dollar actuellement.

Il s'agissait alors, d'une "tentative délibérée de Wall Street et de la City" de faire croire à une fracture de l'UE et d'instiller l'idée d'un risque mortel pesant sur la zone euro, en relayant sans discontinuer de fausses informations sur le "risque bancaire venu de l'Europe de l'Est" et en tentant de stigmatiser une zone euro "frileuse" face aux mesures volontaristes américaines ou britanniques.
Tout ceci ne reposait sur rien de crédible.

L'un des objectifs était de tenter détourner l'attention internationale de l'aggravation des problèmes financiers à New-York et Londres, tout en affaiblissant la position européenne à la veille du sommet du G20.

Le cas grec est assez similaire.
Non pas qu'il n'y ait pas de crise des finances publiques grecques (elle est bien réelle), mais ses conséquences supposées sur la zone euro sont surestimées alors que cette crise indique une tension croissante autour des dettes souveraines; talon d'Achille des Etats-Unis et du Royaume-Uni.

Tout d'abord il faut rappeler que la Grèce reste le pays par excellence qui a mal géré son accession à l'UE. Depuis 1982, les différents gouvernements grecs n'ont fait qu'utiliser l'UE comme une source inépuisable de subventions, sans jamais parvenir à modifier les structures économiques et sociales du pays. Avec près de 3% du PIB provenant directement de Bruxelles en 2008, la Grèce est en fait un pays sous perfusion européenne depuis près de 30 ans. La dégradation actuelle des finances publiques du pays n'est donc qu'une étape supplémentaire dans une longue évolution. Les responsables de la zone euro savent depuis longtemps que le problème grec surviendrait un jour.

Mais le pays pesant 2,5% du PIB de la zone euro (et 1,9% de celui de l'UE), nous sommes loin d'un grave danger pesant sur la monnaie unique européenne et sur la zone euro.

A titre d'exemple, la cessation de paiement de la Californie ( 12% du PNB US) est infiniment plus porteuse de destabilisation du dollar et de l'économie américaine.

D'ailleurs, puisque l'on trouve souvent sous les mêmes plumes une liste exhaustive de tous les pays de la zone euro faisant face à une grave crise le leurs finances publiques (Espagne, Irlande, Portugal auxquels nous rajouterons la France et l'Allemagne), il faut être complet et indiquer qu'aux Etats-Unis, outre l'état fédéral techniquement en faillite, si la FED n'imprimait des dollars en quantité illimitée pour acheter directement et indirectement des bons du Trésor émis dans des proportions identiques, et outre la Californie (état le plus riche de l'Union oscillant au bord du gouffre depuis des mois), on trouve désormais 48 Etats sur 50 en déficits budgétaires croissants.

Comme le résume le titre de Statline, le site US spécialisé sur les états et les collectivités locales US,
"des scénarios de cauchemar hantent les Etats"
c'est l'ensemble des Etats-Unis qui a peur d'entrer en cessation de paiement en 2010/2011.

Ainsi le cas de la Grèce oblige à considéré sérieusement les mesures de solidarité à mettre en oeuvre dans ce type de situation. Soit traiter la Grèce comme un pays isolé, soit la traiter comme une composante de la zone euro.
Mais on ne peut pas faire les deux à la fois, additionner la faiblesse de la Grèce isolée avec un affaiblissement de la zone euro à cause de la Grèce.

Cela oblige enfin les autorités grecques à  faire une opération "vérité" sur l'état des finances de peur pays et va permettre à l'UE de pousser des réformes nécessaires notamment our réduire fortement la corruption et le clientèlisme endémiques.

Cela devrait servir d'exemple aux gouvernements européens, qui manipulent de plus en plus les statistiques économiques et sociales, en démontrant que ces manipulations ne font que plonger les pays plus avant dans la crise.

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