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12 juillet 2011 2 12 /07 /juillet /2011 19:37

Émergence d'un pôle d'action européen autonome

 

le paradoxe de cette aventure libyenne, c'est que le tandem britannique devant assumer une part plus importante du leadership de l'opération que celle attribuée aux partenaires des Etats-Unis dans ses aventures militaires, le monde redécouvre que les européens peuvent être agressifs. une fois le brouillard de la guerre dissipé et les changements politiques de 2012 effectués, les futurs dirigeants européens pourront utiliser cette aventure pour accélérer l'émergence d'un vrai pôle européen de défense.

Et au-delà de la défense, ce sont les positions incarnées l'Allemagne désirant utiliser la diplomatie qui prévaudront.qui peut penser que dans cette région en pleine révolution qui a tant besoin d'aide économique, financière..;les européens n'avaient aucun autre sommet à organiser qu'un sommet guerrier pour bombarder l'un des pays concerné.

Un sommet européen pour mettre en place un vaste plan de soutien politico-économique à la région aurait eu une autre dimension historique que les gesticulations martiales de leaders en fin de course.

 

Rupture de la cohésion de l'Alliance atlantique

 

L'OTAN a montré que sa cohésion s'effrite chaque année un peu plus. Jamais l'Alliance n'a connu une telle division. Elle traduit l'absence totale de capacité de l'OTAN à refléter les intérêts européens sans plus pouvoir imposer ceux des Etats-Unis.

Les positions allemande et polonaise s'inscrivent dans une logique d'intérêt collectif européen (en toute continuité avec la position allemande de 2002 contre l'invasion de l'Irak) : ce n'est pas en apportant le guerre dans un pays ou une région qu'on améliore la situation des populations

n faisant suivre l'axe Washington/Londres et en adoptant l'attitude américaniste justifiant toute intervention militaire occidentale conduite au nom de la démocratie, c'est Nicolas Sarkozy qui a trahi la politique traditionnelle de la France, conduisant la France à trahir l'intérêt collectif européen.

En fermant la parenthèse Sarkozy en 2012, la France sera revenue à sa politique extérieure et la démarche commune européenne pourra reprendre.

L'aventure libyenne aura renforcé le sentiment d'urgence pour une telle évolution européenne..!

 

Naissance du rapprochement diplomatique Euro-BRIC

 

Le fait que l'Allemagne se soit abstenue au Conseil de Sécurité comme le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine n'est pas anecdotique. L'anecdote en Europe, c'est Nicolas Sarkozy.

Les choix d(Angela Merkel pourtant de tradition très atlantiste, traduisent, d'une part, le fait que le pays le plus puissant de l'UE continue à incarner la ligne européenne, indépendante de Washington, et d'autre part, que les intérêts stratégiques de l'Allemagne (comme de l'Euroland) poussent à une convergence croissante d'analyse avec les BRIC,  et de moins en moins avec Washington. Ce vote est l'un des signes patents des futures discussions Euro-BRIC qui se feront entre l'Euroland et ces quatre pays.

( Et il est très symbolique pour l'avenir de voir l'Allemagne et la Chine, ensemble, demander un arrêt de l'intervention militaire en Libye).

 

Mise en évidence des contraintes financières drastiques de toute future action militaire occidentale;

 

Si dans la France de Nicolas Sarkozy personne n'ose parler du coût budgétaire de l'opération en Libye, ce n'est pas le cas au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. A Londres, l'évidence se fait jour que l'Angleterre n'est pas en mesure de soutenir un conflit qui durerait plus de quelques semaines, alors même que le gouvernement tente de réduire fortement le budget de la défense. Tandis qu'à Washington, au-delà d'un coût de 1 milliard USD en passe d'être atteint, il faudrait demander des suppléments budgétaires au Congrès... en pleine crise sur la réduction des dépenses. La France ne pourra pas ignorer longtemps cette même réalité en termes de coûts. Le reste du monde est en train de découvrir que derrière les rodomontades de ses chefs, l'"Occident" n'est plus en mesure de financer de conflit autre que symbolique.

 

Reprise durable du flux migratoire incontrôlé venu d'Afrique en direction de l' Europe

 

Effet secondaire imprévu de la déstabilisation de la Libye ou composante souhaitée du processus de confrontation Occident/Islam, Europe/Monde arabe ou encore moyen de survaloriser dans les médias les thématiques d'immigration ? Là encore on trouve à la manoeuvre les mêmes conseillers, les mêmes idéologues.

Au-delà des intentions des uns et des autres, cette nouvelle vague migratoire va imposer rapidement à l'UE de revoir de fond en comble sa politique vis-à-vis du monde arabe et de l'Afrique du Nord en particulier.

 

Fatigue des opinions publiques occidentales

 

Avec 50% d'opinions favorables aux Etats-Unis et 40% au Royaume-Uni, on constate que les opinions publiques des pays "va-t'en-guerre" commencent à fatiguer. En France, le degré de manipulation médiatique et des sondages est tel qu'il est absolument impossible d'accorder la moindre foi aux soi-disant 63% de français soutenant l'intervention en Libye. D'une part, outre-atlantique et outre-manche, on a dejà constaté un fort affaiblissement au fur et à mesure de la durée du conflit. En France il n'y a aucune raison de ne pas voir une telle évolution, même si la propagande médiatique sur le sujet y est beaucoup plus forrte.

Il semble que moins d'un français sur trois soutient l'intervention en Libye, d'ailleurs la cote de Nicolas Sarkozy continue de chuter, ce qui est incompatible avec les adhésions à sa politique libyenne affirmée par les sondeurs.

De l'Irak et de ses mensonges à l'Afghanistan et ses illusions, en passant par la crise économique et ses désillusions, les opinions publiques occidentales ne croient plus leurs dirigeants.

C'est là une tendance durable..!

(LEAP/2020)

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