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13 novembre 2010 6 13 /11 /novembre /2010 13:51

Pour Angela Merkel et Nicolas Sarkozy une bien difficile quadrature du cercle:

faire cadrer le traité de Lisbonne avec les seules exigences de l'Eurozone.

 

Comment faire fonctionner le groupe des 16 pays de l'Euro, les plier au respect de règles budgétaires drastiques imposées par la crise, les soumettre à un pouvoir institutionnel nouveau, à des sanctions peut-être, et comment organiser ce contrôle pour une poignée d'Etats.

 

Comment faire que des Etats, qui n'ont de commun qu'un vaste marché d'ailleurs sans frontières puisque les Etats-Unis y sont les premiers intéressés, n'interfèrent dans les politiques monétaires et financières d'une communauté bien plus intégrée, alors qu'aucun acte européen ne prévoit un tel outil, encore moins le traité de Lisbonne, initialement composé sous forme de constitution européenne, et lequel à part un président, fantoche, et une armada de diplomates qui s'en iront courir les conférences internationales et concurrencer dans les anti-chambres des présidences étrangères leurs collègues des Etats-membres, n'a strictement rien prévu du fonctionnement de l'euro et surtout pas de clauses exclusives applicables à une Union européenne qui avancerait à plusieurs vitesses.

Le traité de Lisbonne n'a pas non plus vu venir la crise.

 

Et pourtant elles étaient là, d'une part l'Europe à deux, et même à trois dimensions ; l'Union européenne des 27, l'espace Schengen qui était en 2007 de 15 Etats-membres (aujourd'hui 22 + 2 non UE), l'euroland et ses 16 Etats, et d'autre part, la crise mondiale !

Inévitables et pourtant si bien déniées dans leur réalité comme sur le papier.

 

Et voici maintenant, nos deux champions de l'anti-démocratie européenne, les deux plus fervents défenseurs du traité de Lisbonne, les plus gros manipulateurs dans l'art de trahir les citoyens, qui avaient fait lors de leur présidence respective de l'Union Européenne leur "challenge" pour faire avancer l'Europe coûte que coûte, qui enfourchent les nouveaux chevaux de bataille du sauvetage de la faillite, du bons sens et du droit chemin, comme si eux deux l'avaient toujours respectés...Angela Merkel et Nicolas Sarkozy maintenant entravés par ce traité, sont aujourd'hui prêts à trancher dans son vif à renier leurs convictions et leurs engagements passés sur lesquels ils avaient été élus, et à s'alliener une fois encore la voix des européens.

 

Mais le peuple se "marre"  cette fois-ci ce sont les "oui-ouistes" qui jouent les veuves atterrées, à commencer par la Commission européenne, car elle comprend bien elle que c'est le commencement de sa fin, ce qui n'est pas pour déplaire le cercle restreint des "eurozonards" qui ont cru pouvoir faire sauter leur banque sans filet. Angela et Nicolas pourrons compter sur leur soutien,.

 

Quoiqu'il en soit, la tentative de la Chancelière allemande et du Président français de réformer le traité de Lisbonne n'est qu'un nouveau bidouillage d'une machine grippée, inadaptée et dépassée. Il faudra bien plus qu'une révision du traité pour faire rentrer dans l'ordre et sous les ordres les pays de la zone euro, et garantir l'étanchéité politique de ce nouvel ordre européenne naissant. Attaquer le traité, ce n'est pas seulement Lisbonne mais toute l'Union Européenne qui part en lambeaux.

 

En 2005 et 2007 les citoyens européens ne s'étaient pas trompés quand ils avaient rejeté le projet constitutionnel, il n'apportait aucune nouvelle dimension, aucune vision, aucune autre conception que l'Europe d'hier serait éternellement celle de demain. Le peuple avait donc raison.

 

Mais quelle ironie du sort tout de même de voir aujourd'hui Merkel et Sarkozy gesticuler pour défaire ce qu'hier ils avaient fait...!

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