L'historien KANTOROWITZ dans ses écrits a souligné et fait part des "deux corps du roi" : le corps sacerdotal ( celui par lequel il incarne la
collectivité ) et le corps réel ( celui qui mange, boit, aime ).
La distinction s'applique évidemment aussi aux présidents, chefs de gouvernement, et notamment à Nicolas Sarkozy qui prétend renforcer les pouvoirs présidentiels.
Il faut au sommet de l'Etat, un certain "apparat" (même si Nicolas Sarkozy a l'intention d'innover dans la forme). Bernard Henri Levy remarquait récemment que
tous les prédécesseurs de Nicolas Sarkozy avaient maintenu une distinction claire entre " le corps sacerdotal" et le "corps réel" pour que la majesté du premier ne soit
pas atteint par le caractère commun du second.
Des bruits multiples ont couru sur les écarts de Jacques Chirac et de Valéry Giscard d'Estaing. La France a appris à la fin du second septennat la double vie de François Mitterand et
de sa fille cachée. Ils ont su ,les uns et les autres, maintenir la distance qu'il faut entre leur vie privée et leur rôle symbolique.
Avec Nicolas Sarkozy "les deux corps deviennent indistincts". Le peuple participe au "corps réel". Il vit, en direct, les querelles de ménage et les séparations, et à présent
tout aussi en direct "le collage" avec sa nouvelle compagne.
Si encore ce "collage" avait été révélé par une indiscrétion de paparazzi, une photo volée, en réalité, l'Elysée "organise" l'information, puis ensuite Nicolas Sarkozy futige les médias, qui
s'occupent ,bien trop, selon lui, de sa vie privé, plutôt que de son action politique.
Ces Frasques présidentielles, "médiatisées" ,contribuent à porter atteinte à la majesté de la République.