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7 août 2008 4 07 /08 /août /2008 12:14

Un article de Franck Bianchéri,
(Newropéans)

L'échec de la récente tentative de donner vie au fameux cylce de Doha marque la fin d'une époque, celle de la globalisation telle qu'on l'a connue, conduite au pas de charge par les Etats-Unis, les grandes multinationales, certains dirigeants de la Commission européenne ( à l'image de Peter Mandelson).

Derrière les déclarations de Pascal LAMY, et autres dirigeants internationaux, envisageant une reprise ultérieure des négociations, il y a en fait le refus de reconnaitre la fin d'une époque. Car l'échec de Doha sanctionne l'émergence de nouvelles puissances économiques et commerciales qui peuvent dire "NON" aux Etats-Unis ou à l'Europe, comme la CHINE et l'INDE.

Cela illustre fort bien le refus des Etats-Unis de continuer la globalisation telle que conçue par eux-mêmes au cours des décennies passées, car dorénavant ils s'estiment perdant à ce jeu planétaire.
Les Etats-Unis n'ont plus le choix, avec une base industrielle exangue, une devise en chute libre, un endettement faramineux que le monde ne veut plus assumer, une main-d'oeuvre sous qualifiée, un système social inefficace, une armée surpuissante dont le coût devient prohibitif.
Ainsi, la globalisation telle qu'on la connait n'est plus au programme du futur Président, qui va au contraire préféré les accords commerciaux avec "des faibles" pour pouvoir imposer ses propres conditions. (G.W.BUSH a déjà initié cette tendance d' accords commerciaux ou de "libre échange" bilatéraux).

Nous savons que l'UE n'a plus envie non plus de continuer la globalisation "à la papa". Seuls MANDELSON ou O'SULLIVAN semblent encore y coire. Pour l'UE cette crise peut devenir une opportunité, via la construction d'un nouveau cadre des échanges internationaux, adapté au monde du XXIè siècle.

L'approche inter-régionale que privilégie l'UE constitue le meilleur cadre disponible pour bâtir un système d'échanges internationaux fondé sur l'équilibre des partenariats et une dynamiques contrôlée du système d'échanges.  C'est à dire l'opposé du sytème actuel fondé sur des déséquilibres profonds en terme de pouvoir
d'influence que de conséquences économiques et sociales de l'évolution des flux d'échanges internationaux.

L'OMC est une institution au potentiel intéressant. Critiquée par les Etats-Unis pour être un "jouet des européens" qui maîtrisent les subtiles transnationaux à l'oeuvre dans l'organisation, l'OMC a constitué une première tentative de réguler la globalisation.. Mais cette régulation s'est fondée sur la seule logique économico-commerciale, oubliant les dimensions sociales, environnementales, culturelles et démocratiques.

Cette organisation peut donc soit poursuivre en vain le rêve de perpétuer la "globalisation à la papa", celle qui vient de mourir à Genève, pour devenir une coquille vide, pendant que le monde organisera son commerce en-dehors d'elle, ou bien elle peut en douceur entamer sa longue marche pour refonder l'ordre commercial international sur des accords inters-régionaux; en y intégrant les dimensions sociales, culturelles, environnementales et culturelles.

L'UE première puissance commerciale mondiale, sera la seule puissance globale à pouvoir proposer et promouvoir ce nouveau système d'échanges internationaux basé sur les régions du monde et non plus sur les Etats, intégrant d'autres dimensions que seulement économiques et commerciales.

Que ce soit la CHINE, l'INDE, le BRESIL, la RUSSIE ou les ETATS-UNIS aucune autre puissance ne sera en mesure de proposer une nouvelle architecture internationale crédible en la matière,  par manque de savoir faire,  ou par manque d'intérêt. ou de légitimité

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