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16 avril 2011 6 16 /04 /avril /2011 16:53

Les trois crises qui vont provoquer la "Très Grande Panne" du système économique, financier et monétaire mondial

selon LEAP/2020 d'avril.

 

A la fin de 2010, la plupart des experts estimaient qu'il était impensable d'imaginer les Etats-Unis se lancer dans une politique d'austérité puisqu'il suffisait à la FED de continuer à imprimer des dollars.

 

Or le printemps 2011 à apporté l'austérité aux Etats-Unis :difficiles débats récents entre républicains et démocrates quant à la réduction du déficit budgétaire, des coupes sombres dans les budgets de l'action internationale des Etats-Unis aux réductions des programmes sociaux, les protestations populaires commencent avec les étudiants en tête : (source : HuffigtonPost 13/04/2011, Foxnews 14/04/2011)


(alors que les journaux télévisés nous martèlent que l'économie repart..).

( il est à noter que la Bourse n'est pas un indicateur de la santé de l'économie, mais plutôt un indicateur de la vitalité du marché à court terme).

 

C'est une grande première aux Etats-Unis depuis la seconde guerre mondiale et la mise en place d'un système global fondé sur l'aptitude du moteur US à générer toujours plus de richesse (réelle dans les années 50/70, puis de plus en plus virtuelle à partir de cette date).

Il nous faut faire la part des chose entre le capitalisme "productif" qui était relativement séparé du capitalisme "financier" durant la période appelée les trente glorieuses notamment.

 

Selon LEAP/2020 la prochaine étape de la crise sera cette "Très Grande Panne" du système économique, financier et monétaire mondial, elle surviendra à l'automne 2011. (Le système bancaire mondial est un des éléments de cette "Très Grande Panne" de l'automne 2011) dont les conséquences économiques et géopolitiques seront d'une ampleur historique et feront paraître la crise de l'automne 2008 comme un simple détonateur.

 

La crise au Japon, les décisions chinoises et la crise des dettes en Europe joueront certainement un rôle dans cette panne historique. Toutefois la question des dettes publiques des pays périphériques de l'Euroland n'est plus le facteur de risque européen dominant, c'est le Royaume-Uni qui retrouve sa position "d'homme malade de l'Europe"..!  l'ampleur de la crise budgétaire du Royaume-Uni est infiniment plus grave que ce que racontent les actuels dirigeants britanniques. (source : Telegraph 26/03/2011)

 

Il est à noter que depuis la mise en place définitive de l'Euroland comme principal moteur européen lors du sommet du 11 mars dernier, les quatre pays qui ne participent pas au pacte "Euroland+" de stabilisation financière, c'est-à-dire le Royaume-Uni, la  Suède, la Hongrie et la Republique tchèque sont invités à quitter la salle des sommets lors des discussions sur les questions financières et budgétaires liés au pacte.

EuObserver du 29/03/2011 décrit la panique qui a alors saisi les délégations de ces quatres pays dont les dirigeants jouent les fiers à bras devant les médias et dans les discours destinés à leurs opinions publiques respectives, mais qui savent très bien qu'ils sont désormais cantonnés dans un rôle européen de seconde zone.

 

La zone Euro met en place les dispositifs nécessaires pour régler la gestion des problèmes grec, portugais, irlandais....

(que des investisseurs privés doivent en partie en faire les frais n'appartient pas à la catégorie des risques systémiques, n'en déplaise au "Financial Times" au "Wall Street journal " et aux experts de Wall Street et de la City qui essayent tous les trois mois de refaire le "coup" de la crise de la zone euro du début 2010).

 

Le Royaume-Uni a complètement raté sa tentative d'amputation budgétaire préventive. Sous la pression de la rue (plus de 400 000 britanniques arpentaient les rue de Londres le 26/03/2011)

David Caméron est obligé de revoir à la baisse son objectif de réduction des dépenses de santé. Parallèlement, l'aventure militaire lybienne l'oblige à revoir ses objectifs de coupes budgétaires du ministère de la Défense.

Cette protestation contre les coupes budgétaires constitue la plus importante manifestation à Londres depuis plus de vingt ans et elle a été accompagnée de graves violences "anti-riches" via des attaques contre HSBC, l'hôtel Ritz ou le magasine Fortune&Mason par exemple.

(cela n'a pas fait la "une" des médias alors que nous avons droit à une avalanche d'images-chocs et de commentaires décrivant la Grèce ou le Portugal au bord du chaos..!).


Le seul résultat de la politique du tandem Cameron/Clegg est pour l'instant la rechute de l'économie britannique en récession et l'évident risque d'implosion de la coalition au pouvoir suite au prochain référendum sur la réforme électorale.

( à noter : Nick Clegg est devenu le politicien le plus haï du Royaume-Uni pour avoir trahi un à un presque tous ses engagements électoraux. source : "Independent 10/04/2011).

 

Fondamentalement, le processus qui se déroule sous nos yeux, et dont l'entrée des Etats-Unis dans une ère d'austérité est une simple expression budgétaire, n'est que la poursuite de l'apurement des 30.000 milliards d'actifs-fantômes qui avaient envahi le système économique et financier mondial à la fin 2007.

Si environ la moitié d'entre eux avaient disparus courant 2009, ils ont été en partie ressuscités depuis cette date par la volonté des grandes banques centrales mondiales et en particulier par la Réserve Fédérale US et ses "quantitative easing 1 et 2".

 

La crise budgétaire, ou comment les Etats-Unis plongent de gré ou de force dans cette austérité sans précédent et vont y entraîner des pans entiers de l'économie et de la finance mondiale.

La crise de Bons du Trésor US, ou comment la Réserve Fédérale US atteint le bout du chemin entamé en 1913 et doit faire face à sa faillite quel que soit le camouflage comptable choisi.

La crise du dollar US, ou comment les soubresauts de la devise US qui vont caractériser l'arrêt du quantitative easing 2 au second trimestre 2011 seront les prémisses d'une dévaluation massive (de l'ordre de 30% en quelques semaines).

 

Banques centrales, système bancaire mondial, fonds de pension, multinationales, matières premières, population américaine, économies de la zone dollar et/où dépendantes de leurs échanges avec les Etats-Unis..; c'est l'ensemble des opérateurs dépendants de l'économie US qui vont subir le choc frontal de 20.000 milliards d'actifs-fantômes disparaissant purement de leur bilan, de leurs placements ou générant une baisse majeure de leurs revenus réels.

 


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commentaires

D
<br /> <br /> Pour apocaliptique que la situation décrite dans ce papier puisse paraître, elle n'a rien d'étonnant pour ceux qui, depuis plusieurs décennies déjà, dénoncent la fuite en avant de notre système<br /> économique international, et le report systématique de l'échéance fatale... Il est grand temps que les BRICS créent cette monnaie internationale indépendante qu'ils appellent de leur voeux, avant<br /> qu'ils ne soient entraînés dans la débâcle monétaire US et contraints à sauter dans le vide sans parachute!<br /> <br /> <br /> On parle peu des pays émergeants de la zone dollar, notamment en Asie du Sud Est... leurs réserves monétaires fondent actuellement comme neige au soleil et leurs monnaies nationales, tel le<br /> Vietnam Dong, subissent des dévaluations successives importantes (on prévoit à nouveau 10% en mai!). Leur rapprochement du Yuan chinois étant difficile pour des raisons historiques, l'apparition<br /> d'une monnaie internationale serait certainement accueillie favorablement par eux.<br /> <br /> <br /> <br />