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9 octobre 2011 7 09 /10 /octobre /2011 07:36

( Dexia..au Kärcher ! selon Nouvelle Solidarité)

Le 5 octobre 2011, la banque franco-belge Dexia, dirigée par Pierre Mariani, l'ancien chef de cabinet de Nicolas Sarkozy, a fait faillite.

Le lendemain le régulateur belge suspendait la cotation alors que l'action s'effondrait.

 

Enfantée par la finance folle, si cette "nef des fous" chavire

(Dexia promettait notamment 13% de dividende à ses actionnaires, or plus le taux est élevé plus il y a de risque),

c'est notamment à cause de son héritage toxique de 2008 et de son exposition aux dettes souveraines européennes dans une zone euro à l'agonie. Dexia détient 3,4 milliards d'euros d'obligations de l'Etat grec et les analystes estiment qu'il faut y ajouter 17,5 milliards d'euros de la dette italienne, espagnole, portugaise et d'autres pays en difficulté.

Avec la dégradation des dettes souveraines Dexia s'est rettrouvée dans l'impossibilité d'obtenir des capitaux à court terme dont elle dépend.

 

Le 15 juillet, Dexia avait passé avec brio les stress tests menés par l'Agence bancaire européenne et dans un communiqué de presse Dexia annonçait qu'elle n'avait pas besoin de lever des capitaux supplémentaires (sic)

Petit détail : les tests avaient évité d'inclure un défaut des obligations de l'Etat grec. Dexia les avait provisionnés à hauteur de 21% alors que les investisseurs estiment qu'elles ont déjà perdu de 50 à 60% de leur valeur.

 

L'avenir de Dexia concerne directement la France et la Belgique, et l'affaire et très suivie aux Etats-Unis où plusieurs Etats et villes, sont exposés à son démantèlement.

 

Pour sauver nos pays, il faut nettoyer cette nébuleuse au Kärcher et, grâce aux critères de la loi Glass-Steagall de Roosevelt, séparer le bon grain de l'ivraie. Pour être plus clair : au lieu de renflouer à tout prix l'énorme boulet de titres toxiques comme semble le souhaiter les gouvernements belge et français, il faut les faire passer par perte et profit. Seule cette démarche permettra de rétablir la confiance dans le système bancaire mondial.

( lire la position de Michel Rocard dans l'article précédent)

 

Dexia a été crée en 1996 par le mariage du Crédit Local de France ( à l'époque sous la gestion de la Caisse des dépôts et Consignations (CDC) et du Crédit Communal de Belgique. Par la suite Dexia met la main sur la banque belge Artesia et se développe à l'international en prenant le contrôle de l'italien Crédiop, de la banque israélienne Otmar Hashilton Hamekomi et la banque turque Denizbank.

 

Attirée comme toutes les autres banques européennes par les gros profits à court terme, Dexia a joué et perdu gros au début des années 2000 sur le marché des subprimes américains via son achat du rehausser de crédit Financial Security Assurance (FSA).

Résultat : au bord du dépôt de bilan,Dexia a du être sauvée in extrémis en septembre 2008 grâce aux 6,4 milliards d'euros injectés par les Etats français, belge et luxembourgeois.

 

Erreur énorme dont on paye aujourd'hui les conséquences : on autorise la banque à garder en son sein, une "bad bank" (legacy division) où restent cantonnés plusieurs centaines de milliards d'euros de titres toxiques dont on espère qu'ils reprendront par magie de la valeur.

 

Le plan actuel concocté par Nicolas Sarkozy et les équipes de Bercy laisse anticiper le pire :

une fois de plus, en privatisant les profits et en socialisant les pertes, on compte dépouiller les peuples.

 

Sans connaître les arbitrages finaux, ce qui filtre dans la presse prévoit un plan en trois volets :

1) Vendre les bijoux de familles au plus offrant .Dexia Banque Internationale au Luxembourg (DIL) est en discussion avec le Qatar etc... Dexia Asset Management est également à vendre.

2) Créer une "bad bank" garantie par l'Etat français et l'Etat belge. Crédiop et Sabadell, filiales italiennes et espagole de Dexia spécialisées dans le financement des collectivités locales, pourraient rejoindre cette "bad bank'.

3) Créer une nouvelle banque française au service des communes, des villes et des collectivités territoriales, Alors qu'en Belgique, le Crédit Communal retournerait sous le contrôle de l'Etat belge, en France on créera une nouvelle entité composée pour l'essentiel de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) la Banque postale et Dexia Crédit Local, dont l'actionnaire principal est la CDC.

 

L'addition devrait être salée : en plus des garanties accordées à la "bad bank" pour maintenir la fiction des 93,4 milliards d'euros d'actifs sans valeur, on adossera les dépôts de la CDC et de la Banque Postale aux emprunts toxiques qui empoisonnent nos collectivités !

 

Alors que le banque Postale semble s'aligner sur cette perspective, la CDC montre pour l'instant ses plus grandes réticences. Elle craint notamment de perdre sa propre notation AAA.

Les agences de notation ont bien confirmé qu'elles prendraient en compte cette nouvelle prise de risque.

Après la dégradation de la note italienne, c'est donc la Belgique et la France qui seront dégradées.

 

Il faut donc nettoyer nos banques au Kärcher et dire NON à tout sauvetage des dettes illégitimes qui ruineraient nos peuples une fois encore. Ce que démontre l'affaire Dexia , c'est qu'une séparation stricte entre d'une part les banques de dépôts et d'autre part les banques d'affaires, aurait pu empêcher un tel désastre. Rétablissons donc de toute urgence la loi Glass-Steagall, véritable camisole de force pour la finance folle.

millesime

 


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