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24 octobre 2009 6 24 /10 /octobre /2009 10:07

Un article de Bernard Grasseau
paru dans le bimestriel N° 2 avril-mai 1991

Le passé justifie-t-il le présent ?
Rien n'est moins certain. Il semble pourtant l'expliquer, et même le dépasser, si l'on en croit
Jacques de Brochard
Son livre, "Le mirage du futur", vient d'être édité au Brésil en attendant d'être traduit dans plusieurs langues et de revenir, espérons-le, dans le pays d'origine de l'auteur.


Deux thèses, deux "clubs". Deux conceptions différentes du mondialisme.
Un tenant du mondialisme unique, et un second qui prévoit un autre équilibre, le découpage de la planète en quatre zones distinctes.

Ce sont ceux de ce dernier ordre qui, selon Jacques de Brochard, l'emporterait aujourd'hui. Ce serait la programmation de leur plan qui serait à l'origine des grands événements de ces dernières années et de ces derniers mois.

"Curieusement, tous les pouvoirs politiques, économiques, militaires et religieux se sont mis en mouvement. Animés peut-être par une même cause, ils semblent se diriger vers le même point.
A l'aube de la nouvelle décennie, tous accélèrent l'allure.
Mais pour aller où ? étrange, non ?"

Préambule ? sans doute !
Mais la machine est en route depuis longtemps déjà - (peut-être depuis 1982, lors de la prise de position mexicaine sur le remboursement de sa dette )- et ce n'est pas la juxtaposition d'événements incontrôlables qui la dirigent, mais la volonté des hommes.
D'une poignée d'hommes, ou d'initiés.

D'autres l'ont conçue, avant eux, comme le souligne l'auteur dans une longue évocation qui , à travers le passé, tente de comprendre le présent pour introduire l'avenir.

La démarche est osée. Suffisamment pour avoir effrayé la majorité des éditeurs français qui n'ont pas encore osé publier l'ouvrage, se retranchant derrière des explications peu convaincantes.
Ce sera donc en portugais que sortira l'oeuvre qui, le rappelle l'auteur, n'est pas le reflet d'une vision, mais le fruit d'une longue recherche et d'un rapprochement de faits d'apparence bien distinctes. D'apparence seulement....

Un fait est acquis. Deux années avant la libéralisation politique des pays satellites de l'URSS, avant la réunification des Allemagnes, trois ans avant l'explosion du conflit dans le Golfe, la  reprise en main par la Russie des pays contestataires de l'URSS, la fin de l'appartheid, les conflits du Golfe et demain du règlement des "différents" au Proche Orient...Jacques de Brochard annonçait devant nous ces différents événements.
Avec pour leur mise en place un timing précis.
En 1993, tout devait être achevé. Un plan étant lancé, rien ne devait pouvoir l'entraver.

Passons outre les références à l'Histoire, les résonances religieuses, sociales, politiques, économiques, et monétaires de l'oeuvre. Elles ne sont dénuées pas dénuées d'intérêt, et justifieraient à elles seules, sa lecture.
Mais nous concernent plus que tout, aujourd'hui, les réelles conclusions de l'auteur...

"Quarante années plus tard (Ndlr .-après Yalta ), les conditions ne sont plus les mêmes. Il ne faut plus construire le monde, il faut le réparer, le restaurer, l'aménager..Ce qui est moins facile que créer.

Aussi le plan unique doit-il se dérouler en deux temps.
Le premier redessine le panorama politico-militaire en quatre zones. Les peuples peuvent croire en une miraculeuse libération et n'adhèrent que mieux à ce regroupement. Washington, Bruxelles, Moscou, Tokyo, sont promues capitale du monde.On crée le merveilleux. C'est le tout premier acte.

Le dernier acte s'esquisse par touches successives, délicates, subtiles. Mais sa finalité n'est que monétaire.
A Bretton Wood, il avait été convenu que le dollar perdrait de sa suprématie, à mesure que les économies mondiales se relèveraient de leurs cendres.

Par facilité, il n'en fut rien. Tous préféraient se taire, plutôt que de payer les prix de l'effort. Le dollar devait assumer à lui seul la paix dans le monde, assurer la protection des amants de la liberté, diffuser le savoir, assister les économies déficientes, de tous ceux qui faisaient des choix malheureux.

Ne pouvant tout supporter, les attaques et les contradictions, l'amour et la haine, le dollar tombe malade.
Il est victime de son succès ou des manipulations mondialistes des clubs et des instituts financiers mondiaux.

Pour le moment, tous doivent faire semblant de le soutenir, de rembourser la dette ou les intérêts...Tous jugent ce recul nécessaire, le temps de mettre en place une stratégie dont personne ne veut ouvertement endosser la paternité. Malgré tout, le premier acte se déroule presque sans incidence. Mais son existence ne se justifie que par rapport au second.

Osons imaginer le scénario du dernier acte, celui de l'incroyable...dès que les quatre maisons communes politiques seront construites, poursuit Jacques de Brochard, alors seulement tout sera prêt...L'écu se met progressivement en place, le rouble devient peu à peu convertible, le yen et le dollar s'affirment dans leurs zones respectives.

Les quatre zones monétaires sont calquées, comme par  le  plus heureux des hasards sur les quatre maisons politico-militaires. Comme en 1945. Cette fois, le décor est exclusivement financier. Le rêve n'est pas miracle.
Il s'agissait bien d'un plan réfléchi, délibéré,exécuté"

Poursuivons le schéma de l'auteur qui envisage l'avenir.
 "Dès lors que tout est en place, les banques reçoivent l'ordre de ne plus soutenir le dollar. Il baisse. Les débiteurs sont euphoriques : la dette se gomme d'elle même. Tous applaudissent, même si les banquiers, les financiers,les boursiers,tous ceux qui possèdent restent un instant pantois..
;L'ampleur à la baisse de l'unique devise internationale est sans précédent.Tous vendent, mais il n'y a plus d'acheteurs. C'est l'effondrement. Pour s'en débarrasser, les détenteurs de papier vert achètent les Etats-Unis.
Les prix s'envolent.Pris entre la baisse de la valeur de la monnaie et l'augmentation de la valeur des biens, l'Amérique agonise à son tour. Fort de l'expérience de 1929, le président américain décide que tous les dollars détenus par des étrangers, ou à l'étranger, sont démonétisés.
 L'unique monnaie du monde n'existe plus.

L'Amérique met immédiatement le nouveau dollar pré-imprimé  en circulation .
 Seuls les américains peuvent l'échanger. Les avoirs étrangers sont gelés. La tempête se calme, l'ouragan est passé. Le Monde perd sa dette. L'Amérique aussi Il n'y a plus de débiteurs. Les pays pauvres reprennent espoir. Les pays plus riches qu'endettés, perdent leurs créances. Il n'y  plus de créanciers.
Le Sud espère, Le Nord désespère. Les débiteurs revivent. Les créanciers survivent."

Ce serait d'après l'auteur le prix à payer pour sauver l'outil de production et les producteurs, c'est-à-dire la richesse au détriment de son symbole, la monnaie, et de ses manipulateurs, les instituts monétaires et les banques. Tout cela décidé par un club...

Trait de gomme sur l'euphorie du lendemain de la victoire des Américains et des alliés dans la Golfe ?
Peut-être ! Cela ne modifie en rien les conclusions de l'auteur. Pour éviter d'être ruinés, en dépit de la disparition de leur dette, les pays d'Amérique latine vont s'insérer dans la même zone économique que les USA,
 la zone dollar.
 Elle va couvrir l'ensemble du continent, de la Pentagonie à l'Alaska en passant par les Caraïbes.
Mieux vaut allier matières premières et technicité et être riche ensemble que pauvre et seul. Déjà, le Canada a conclu des accords de libre échange avec les USA et les mexicains ont demandé leur adhésion.

Les Europe, selon Jacques de Brochard, répondent en agissant de même. Libérées de leur dette, elles perdent aussi leurs créances. A l'image de ce qui se passe sur le continent dollar, l'Afrique est invitée à se joindre à la zone Ecu pour créer l'ensemble eurafricain. L'Europe sauve l'Afrique d'elle même. La confédération Ecu, presque sédentaire en Europe occidentale, est prise entre l'Europe orientale nomadisée par les dogmes, l'Afrique noire nomadisée par tradition, et l'Afrique musulmane nomadisée par religion.
 Ils forment la zone Ecu.

L'épuisement de leurs gisements pétroliers transforment les Russes en clients fort convenables pour le Sud.
Tous les pays producteurs d'or noir de la région comprise entre la Méditerranée orientale et l'Inde, de la mer noire à l'océan Indien, ont perdu devises, titres, réserves, à l'exception de ce qui leur reste d'énergie fossile. Par réaction, par haine, et par vengeance, ils acceptent de s'unir de faire cause commune.
Les Russes accèdent aux mers chaudes. L'extrémisme athée des camarades du Nord, et l'intégrisme religieux des frères du Sud sont faits pour se compléter. Ils adorent un dieu unique, le nomadisme.
La zone rouble est constituée.

En Asie, le Japon perd ses immenses fortunes libellées en dollars et en biens à travers le monde. Il avait cependant eu le temps d'amasser un confortable magot sous forme de valeurs refuges et de biens divers.L'Asie n'a plus de dette. Les Nippons proposent de transformer en yen les avoirs de leurs voisins, Chine y compris.
La zone yen se découvre.

Le découpage étant fait, les monnaies ne sont plus convertibles; mais chaque zone possède toute sa gamme de matières premières. Revenir au troc est donc difficilement envisageable, sauf si les échanges compensatoires se réalisent à partir de biens industriels et technologiques, voire d'un panier de valeurs refuges.

C'est ce schéma qui, selon jacques de Brochard, serait envisageable pour demain.
Utopie, rêve ?

Nombre d'économistes le penseront. Mais n'oublions pas que l'auteur annonçait des années auparavant l'effondrement du communisme dans les pays annexés par l'URSS et l'écroulement du mur de Berlin en en fixant les échéances. Qui à l'époque aurait osé l'imaginer et l'écrire?

Et ne peut-on comprendre, à travers ce schéma, la persistance de l'indifférence de l'Union soviétique envers ses anciennes "colonies communistes", sa volonté de maintenir captifs les pays de l'actuelle Union soviétique, son désengagement de l'Afrique noire, sa pseudo neutralité dans la guerre du Golfe ou , ailleurs, la demande du
Mexique de rentrer dans la zone dollar ?

                               Bernard Grasseau









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