Nous serions dans les semaines du "grand basculement" selon les experts de LEAP/2020
Ces dernières semaines, la situation géopolitique mondiale s'est rapidement dégradée :
- le conflit syrien est devenu un conflit régional dans lequel les grandes puissances tentent de ne pas être entraînées au-dela des limites qu'elles se sont fixées (source : New York Times du 25/09, La Tribune du 01/10),
- le nord du Sahel (Mali, Niger...) se prépare à une nouvelle confrontation militaire entre Islamistes et Occidentaux;
(signe d'une confusion croissante des alliances utilisées par les Occidentaux: en Syrie, Arabie saoudite et Qatar sont en première ligne des forces "pro-occidentales" en guerre contre le régime d' Assad; alors qu'au nord du Sahel à l'inverse, elles arment les rebelles que vont affronter les soldats des forces africaines appuyées par l'OTAN.Les grands écarts géostratégiques de ce type ne sont pas durables très longtemps...sauf à penser que les pétro-dollars saoudiens peuvent indéfiniment "tenir Washington" comme tente de la faire le Qatar avec la France et l'ont déjà fait le Koweit et Dubaï avec le Royaume-Uni (source France 24 du 29/09)
- la mer de Chine s'est transformée en zone de conflits 'tièdes" tous azimuts avec Japon et Chine au coeur du chaos en gestation:
(et ces conflits "tièdes" ont déjà des conséquences tangibles et douloureuses : blessés lors d'émeutes anti-japonaises, effondrement de certaines activités économiques majeures entre deux principales puissances économiques mondiales - Chine et Japon - notamment en matière d'industrie automobile, de tourisme, d'électronique publique ...la facture s'annonce lourde et durable..et n'a pas encore impacté les statistiques).
- les grandes économies mondiales entrent toutes en récession : (source CNBC du 27/09)
- l'agitation sociale s'accroît tout comme la pression fiscale..
- et il n'y a plus de liquidités disponibles (même les QE ont une efficacité en chute libre comme c'était encore le cas en 2009).
(même les dirigeants de la FED reconnaissent qu'ils ne comprennent pas vraiment la situation économique US : source : Les Echos 20/09).
Simultanément, en toile de fond de ces conflits asiatiques et arabo-musulmans, on assiste à la généralisation de tests, par leurs alliés et leurs adversaires, du degré d'affaiblissement de la puissance US (source : Deutsche Welle du 20/09). Et chaque nouvelle semaine illustre l'impuissance croissante du "maître de la fin du XXe siècle" Le " faiseur de rois du Moyen-Orient" des années 1990/2000 doit dorénavant se limiter à contenir le rejet de sa présence et bien se garder de toute action militaire visible (source New-York Times du 24/09), et la "super puissance" du pacifique est désormais réduite à "compter les coups" entre le Japon, son allié stratégique historique dans la région , et la Chine son principal concurrent géopolitique mais surtout son principal partenaire économique, monétaire et financier,.. Et c'est bien là que le principal " Talon d' Achille" US se révèle chaque jour plus lourd de conséquences.
( le dollar est en train de perdre son statut de devise pétrolière pour la Chine au profit de Yuan ; source : The examiner 24/09)
( Tokyo se demande de plus en plus qu'elle est la "valeur ajoutée réelle" à 10/20 ans de l'alignement complet sur Washington. 10/20 ans sont des délais minima pour réfléchir et mettre en oeuvre toute modification majeure de ce type de partenariat historique..et imposent des décisions difficiles à très court terme).
LEAP/2020 souligne aussi le caractère "trompe l'oeil" et manipulatoire des statistiques économiques américaines. La polémique électorale sur les chiffres "officiels" du chômage US pour septembre 2012 (baisse de 0,4% ) a permis un vaste débat dans les médias dominants sur les " étranges méthodes de calcul " du ministère de l'emploi US. il n'est pas le seul à triturer les chiffres, mais étant donnée l'importance médiatique internationale qu'on accorde à ses résultats, il est utile que le plus grand nombre d'acteurs en soient conscient.
Quant à la Chine, la transition politique en cours se déroule difficilement du fait de la crise économique mondiale qui a finalement rattrapé le pays (source China Daly 25/09) et l'ensemble des BRICS , et de la nécessité d'inventer un nouveau cours pour la stratégie du pays afin de faire face à la double contrainte interne de risque d'explosion sociale et de positionnement géopolitique régional et mondial. Il n'y a pas que les Etats-Unis qui ont profondément changé depuis les années 1990/2000 !
Troisième grand pilier de l'ordre mondial (et en fait peut-être le plus structurant pour l'avenir), l' Union européenne ou plus exactement l' Euroland. La zone euro est seule porteuse de bonnes nouvelles, éclipsées à court terme par les conséquences économiques et budgétaires de la crise systémique globale (chômage, récessison, austérité...), mais pour le moyen/long terme l' Euroland s'est engagé dans un "chemin qui mène quelque part" après des trimestres d'impuissance politique : des instruments puissants sont désormais disponibles, la volonté politique commune de s'en sortir ensemble s'est finalement imposée, (comme chaque Etat ressent dorénavant l'impact de la crise).
(contrairement au discours dominants sur la fin de l'euro, la sortie de la Grèce..;et autres aberrations qui prouvent que les économistes et autres experts feraient bien de développer leurs connaissances en géopolitique, anticipant des réseaux et systèmes complexes, ils pourraient cesser de "rouler" pour des intérêts financiers ou économiques plus ou moins dissimulés. il n'y a pas que dans la sphère de la santé et de l'évaluation des médicaments que les conflits d'intérêts sont fréquents)
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Continuer à remettre les prix Nobel d'économie à des spécialistes américains comme cela vient encore d'être fait est franchement la preuve d'un aveuglement de toute une discipline.
La crise actuelle marque l'échec complet de la pensée économique dominante depuis 1945 et néanmoins on continue à valoriser les travaux issus d'universités et d'experts qui ne cessent de se tromper depuis 60 ans.
Peut-on imaginer une telle situation en physique en chimie?
Récompenser des scientifiques dont les résultats ne sont jamais au rendez-vous?
Cela illustre à quel point c'est bien un "prix Nobel idéologique" comme celui de la paix ( Obama, UE...)
D'ici fin novembre, Etats-Unis et Chine entrent chacun dans une double phase de tensions socio-politiques internes historiques tout en devant assumer le fin de la période de "co-existence économique et commerciale pacifique" de ces dernières décennies.
D'ici décembre, l' Euroland sort cahin-caha, comme a son habitude, de la "crise de l'euro" et se retrouve face au triple défi de sa relance sur fond de crise mondiale, de sa structuration institutionnelle sur fond de démocratisation impérative et corollaire de règlement de long terme du problème britannique.(source: Der Siegel)
Etats-Unis, une reprise en 'trompe l'oeil"
En six mois, du quatrième trimestre 2011 au deuxième trimestre 2012, l'indice de l'immobilier américain s'est apprécié de 3,7% de sorte que les médias veulent faire croire à une reprise du marché immobilier US. Or cette hausse n'est pas durable, mais est une pause dans une baise inexorable des prix immobiliers US. La FED elle même, malgré la hausse récente des prix, a jugé opportun de soutenir en priorité le marché immobilier avec son QE3. Cette hausse est artificielle pour au moins deux raisons:
Premièrement, les taux d'intérêts sont à des niveaux historiquement bas, ce qui permet à quelques ménages, même largemnt insolvables, de revenir sur le marché, d'autre part et surtout, à des investisseurs de faire de bonnes affaires en achetant à vil prix des propriétés saisies par les banques. Ces transactions font mécaniquement augmenter les prix.
La seconde raison vient de la pénurie organisée par les banques qui ne souhaitent pas revendre les maisons saisies au prix du marché pour épargner leur bilan. 90% des saisies sont retenues par les banques. Ce sont des millions de maisons qui devront bientôt rejoindre le marché et qui feront baisser les prix, mais pour le moment la rétention organisée restreint l'offre et crée une pénurie faisant augmenter les prix.
Et pourtant, ce sont bien ces saisies qui révèlent la piètre santé du secteur immobilier aux Etats-Unis. Après le scandale des fausses signatures par les banques, le nombre de saisies reprend sa hausse. Pour appréhender la réalité du marché immobilier, il est un jeu instructif : suivre la liste des plus grandes villes américaines et compter la proportion de saisies dans les annonces de ces villes sur un site comme Trulia.
Malgré la rétention de nombreuses maisons dans le bilan des banques, le constat est alarmant : sur dix plus grandes villes des US après New-York, la proportion d'annonces de saisies est de 56% (88 200 saisies sur 157 500 annonces), avec des villes comme Los Angeles ou Chicago ayant une proportion de saisies de l'ordre de 67%, sans parler de Detroit ou Miami où celle-ci culmine à 75% environ. On remarque aussi que les annonces dont le prix est en baisse sont bien plus nombreuses que celles où il est en hausse. Seule New-York semble avoir un marché dynamique, presque sans saisies et haussier.
Pas plus qu'en 2009 il ne faut croire que la hausse est durable. C'est un artifice de plus dont on est maintenant coutumier de la part des Etats-Unis.
Et comme tous les artifices, une fois dissipées, ils révèlent une réalité bien pire que ce qu'on imaginait..ouvrant la porte à la panique ! Souvenons-nous de Lehman Brothers...en quelques heures le monde est passé du mode "normal" au mode " Alerte rouge" !!!
extrait de LEAP/2020 du 15/10/2012
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